Des lueurs opalines coulent en flaques
Dans une brume lourde et opaque
Les étoiles ont perdu la voie
La lune se lève, je prends les larmes
La nuit est une sempiternelle bataille
Mes pensées se resserrent en armées régulières
Elles ne se dispersent plus, la cible est bien connue
Elles lancent la fronde, martèlent à tout rompre
Une goutte a fait déborder la mémoire
Et c’est une épidémie d’idées noires
D’insidieuses pensées s’immiscent dans ma chair
Toutes griffes dehors elles broient mes viscères
La nuit les images ne sont que d’épines
Elles torpillent mes plus absolues certitudes
La nuit les rivières sont en crue
Elles inondent de leurs larmes salées les pensées vagabondes
Elles les enferment dans des geôles et elles en jetteront la clé
La nuit les idées se fixent et rien ne peut les desceller
La nuit les étoiles filent dans mes pupilles écarquillées
Et face à mes paupières agitées, la nuit n’en finit pas de tomber.