Il s’agrippe à sa grappe, sort ses griffes de son cep, se dore au soleil et s’endort pour longtemps. Sous le ciel lasuré de brisures ouatées, bien en pied dans l’abrupt, la pente impénétrable, dressé sur l’adret, il dessine des lignes comme des langues dans l’horizon d’Oc. Au plus le soleil darde ses rayons, au plus son fruit se gorge d’arômes et chaque grain de délice puise dans la caillasse l’eau qui lui donne vie.

Il s’agrippe et sa grappe s’érafle sous  les vents de septembre. Il se presse avant l’eau, avant l’orage ravageur, et fermente enfermé jusqu’aux promesses de jours meilleurs. Alors baigné dans sa barrique de jouvence, il se libère, se rassemble et s’assemble. De grenache en velours en syrah épicée, le sauvignon s’agrume en folle blanche dévergondée. De cuir, en fleur, de fruit rouge en thé vert, il se distille en papilles qu’il enivre du goût de vivre. D’eau et de vie.


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