Le temps de boire un café,
il giboule une première neige.
Mars en janvier.
Cette chute attentive
de blancheur mouillée
rend le paysage langoureux.
Le merle prend des forces.
Nulle émotion apparente
à la neige épisodique.
Les nuages ont l’aimable propension
à tacher l’air
sans blanchir le sol.
J’avais oublié
cette discrétion dans la chute
qui anime les flocons.
Ils retiennent leur souffle
pour mieux amortir leur chute.
L’instable ventile l’épisodique.
Les flocons parviennent au sol
en cohortes cycliques,
au gré des courants froids
qui les parsèment.
Leur course s’incline
vers le levant.
Le vent les porte
et les soutient
sans les brusquer,
ni déchirer leur rideau.
Le ciel exhale
sans dommages
des flocons sporadiques.
Son cycle respiratoire
est peu perceptible.
La pie sautille
de branche en branche
jusqu’à hauteur d’envol.
Elle gravit légère.