17 12 24
Retour d'Aix-en-Provence
L'illustration, Paul Cézanne, Hiver, 1860 Petit Palais.
Un paysage blanchi
par la fenêtre usée
d'un train filant vers le Nord
à vitesse Grand V
se nimbe d'une aura floue
encore accentuée
par les lunettes effrontées:
La France en biais,
verdeur de l'herbe que nimbe
un brouillard évanescent
sous un nappage obtus
ondoyant en chaque vallon.
L'hiver enfonce ses crocs
dans la trame densifiée
que le train fend aux confins
susurrés de sa vitesse de croisière.
Ce dépaysement empoigne
de bleu intense la matrice oculaire.
Le net alterne avec l'approximatif.
Le front bas ploie sous le nappage dominant.
La profondeur de champ confond
l'invisible ligne d'horizon.
Sans crier gare, le soleil
se fraie un passage
pour aussitôt se dissoudre
dans un récurrent matelassage.
Trompé, l'oeil y trempe,
telle une détrempe
blanchie sous un harnais
d'humide évanescent.
Rien ne vient rompre
le charme de ce défilé paysager
si dépaysant
par cointraste avec
la fenêtre ancrée au havre
au pied du saule proche
le charme déployé à pleine puissance
dans l'encadrement.
Entre les deux charmes
mon coeur balance,
le temps de la remontée.
Il ne sied peut-être
pas vraiment qu'il doivent choisir.
L'un & l'autre s'asagissent
d'une mutualité consentie.
22 12 24 La limite de neige mouillée se trace à l'exacte hauteur de 267m au-dessus du niveau de la mer à 15h14 très précisément, alors que la voiture m'emmenait au havre recouvré. Une noirceur d'encre faisait au ciel une grisaille noiraude peu accueillante. Nous étions encore plus d'une heure avant la noireté pourtant.
15h25 Julia Kerninon: faire face à son désert. Faire face à son désert propre en amortissant dans l'épaisseur du sable les parts sub- et in-conscientes qui auraient pu en (re)celer des traces, cela les rend indiscutables et tend à libérer l'individu d'une emprise de (souvent peudo-)spécialistes en recoins enfouis.
15h39 Le simple dépôt d'un rayonnement solaire sur plusieurs branches du charme suffit à animer de pâleur le paysage proche. Cette aptitude à découpler l'humeur de grisaille noiraude qu'il fait au-dehors d'avec l'humeur qui règne au-dedans de soi décuple la puissance d'agir du corps s'accouplant à son énergie propre.
24 12 24
Pas l'oeil
L'éveil rosé que le soleil
fait à la terre, parfois,
fomente son content
d'admiration pensive & souriante.
L'incendie se propage alors:
l'oeil seul peut en capter
l'enchantement qu'il me faut
bien étiqueter
du vocable de magique.
Nulle numérisation
photographique n'est apte
à en rendre la colorimétrie subtile.
Y assister suffit à plaire:
dans le quart d'heure qui a suivi
le paysage avait tout oublié
de l'incendie. Pas l'oeil.
La banalité gri-bleu sale
avait rejoint l'environ.
Pas l'oeil
25 12 24
La propension qu'ont tant de sois à se mettre en scènes multiples, souvent la multiplication d'une scène unique, voire obsessionnelle, se heurte parfois (voire davantage enconre) à la réticence que certaines personnes autres, différentes, divergentes, qui sait, à se retirer, à se vivre en retrait, comme pour ne pas (trop ?) attirer l'attention sur elles.
29 12 24
Amarées au réel, ces vulgarisations intelligentes contribuent à rendre intelligibles des concepts et des faits qui demeureraient obscurs sans elles. Le plaisir d'en dénicher certaines sont un passe-temps que chaque ville explorée tend à en promouvoir l'une ou l'autre acquisition. Les déceptions sont plus souvent qu'à leur tour tues, car râler peut tuer, les enthousiasmes s'expriment souvent au creux de l'arborescence notionnelle que constitue cet hébergeoir à textes.
The wet chill outside,
the eyebrows' frown,
keeps the body indoor:
Who cares ?
me 01 01 25
Les brassées nues
des ramures arbustives
ondoient sous l'effet
d'un vent qui repousse
l'humain avec obstination
sous la couette liseuse
d'une linguistique alternative...
je 02 01 25
La nuit en a profité
pour fomenter une neige
qui paysage de blanc mouillé
l'environ si grisouilleux.
Le froid dimensionne le regard qui s'y pose.
Ce vide répétitif
dans une vie sans presque
aucun attachement
inconvient au consentement par défaut.
Le fragile s'accomplit sérénité.
ma 07 01 25
Lombes invisibles
sous la peau
L'ombre des absents
sous un voile diaphane
Palombes invivables
sous un ciel de traine
Plombes insipides
sous cliquetis pelletés
Pénombres insidieuses
sous éclairage d'appoint
Plaisances lippues
Aisances livides
Médisances lyriques
me 08 01 25
Il m'a fallu longtemps,
tout ce temps en fait,
pour comprendre que le portrait
dont Annie Cohen a écrit l'histoire
(éd. Actes Sud, 1992, chiné
à la librairie aixoise Rue Des Bouquinistes Obscurs)
ne serait pas composé
à coups de traits, de pinceau
mais de mots dont la palette
est sobre, enveloppante,
conduite avec une retenue
qui sied bien à l'humain portraituré:
François Mitterand (1916-1996).
je 09 01 25
De cette écriture éclatent
des bulles de passé
à la surface de la mémoire,
comme de l'air effleure
une eau stagnante peu éclairée
faite de bleu nuit et d'encre noire.
S'en parcourent les pages
à l'allure amble d'une lecture pensive
tant cette écriture est faite de silences.
Une manière maussade d'évoquer un quotidien
qui a plus de trente ans d'âge.
Cela rend ce livre impensable à abandonner.
Il le surlit à petit feu. Y compris l'alité !
« L'indifférence[, ...] cette façon de traiter la contrariété. » (130)
« Les amis, les livres, le sommeil arrivaient à le distraire de ses contrariétés. » id.
18 02 25 15h25
L'hiver, s'y dégourdir
quand il se fait solaire ;
s'en prémunir
lorsque le froid polarise
l'accalmie corporelle.
Une tasse de soupe
fera l'affaire
comme le feu des pellets
relancé en son antre close.
Chaude, la soupe ?
Comme la flamme focale...
Ve 21 02 25
13h50
Se laisser balayer par/
S'offrir au balaiement
par un vent bien aimable
pour un vingt-et-un février.
15h50
Ces deux heures à l'air doux,
seize degrés sondés à l'instant,
sont un bain de liberté
ventilé par le sud profond
qui s'y creuse un espace
où le corps s'est exercé
a broyer maintes branches
déjà prêtes à composer un tas compostable.
Brouette remplie des lierres
détachés du saule
pour une prochaine sortie mécanique
consentie par une autre suspension hivernale.
Un repos lové en ce cocon caressant
a rempilé le corps d'une énergie bienvenue.
Sa 22 02 25
10h30 éveil final
Corps réjoui
de la dépose qu'il s'est octroyé
L'effort physique d'hier
l'a disposé au lâcher-prise
d'un sommeil certes toujours coupé
qui le recompose.
Di 23 02 25
12h45
Cette bleuité-là, l’œil s'y repose
à l'horizontale de sa dépose,
parcourt inlassable
les ramures inversées
qui emplissent le champ de vision
de leurs plis, déplis, replis
qui sans répit se structurent
de fractales naturelles infinies.
Un chocolat chaud terrassé
une luminosité roborative
incruste le corps au dehors
tous profits pour lui
bons à prendre après les questionnements
incessants qui s'apaisent
grâce à leur neuve perspective
qu'offre le TSA sans/ni
pour grille interprétative du soi.
14h05
Une cavalcade nuagée
prend position au sud-ouest.
L'intermittence solaire
pourra forcer le repli corporel.
Ma 25 02 25
8h21
Il demeure fragile
l'équilibre à maintenir,
équidistant au milieu
d'un spectre conceptuel
de composition complexe,
pour ne pas sombrer
à nouveau dans la vacuité.
C'est un effort quotidien
de le faire naviguer
sur la crête d'une vague
en vie, certes, mais sans ce pour quoi.
Ma 25 02 25
11h54
Un des bienfaits de s'être retrouvé
malgré le fatras du monde
tient en partie au plaisir pris
à cette rythmique plus lente
qu'il pulse en soi dans la discrétion
tenant à tendre vers un effort
sanglé par une tendresse
davantage consentie au soi.µ
Lu 10 03 25
Le frêle frôle le fragile.
Un Frioul frétille
dans une incertaine lumière vespérale.
Nous normerons nos nommaisons hasardeuses.
Di 16 03 25
Ce dimanche,
le corps s'appose.
Une dépose l'enjoint.
Rien ne s'impose que ça.
Ce qui s'enjoint, advenu, convient
Mardi 18 03 25
Les quatre portes
La visite pélerine
faite à la ville
professionnelle a eu lieu
dans une belle lumière pérégrine.
Le charme de ces cites concises
promeut davantage
la pénennité cheminante.
L'option du train se valide
d'elle-même tant la conduite est dispensable.
L'éclat que le regard apporte au corps
content de l'accompagner
sans aléas souligne quelques discrets ajouts
de deux parallélipipèdes
à l'immaculée blancheur que
le neuf donne au béton
à une maison des années cinquante:
ils l'épaississent &
lui donnent ue vasteté
qu'elle n'avait pas.
De 1976 à 2025, les quatre lieux où le corps officia en cette ville concise sont toujours présentes dans le tissu urbain même si la double transhumance de l'École normale de la première porte rue Delloye Matthieu n°2 franchie le temps d'une année de cours de néerlndais aux Institutrices et institutaires primaires, en remplacement d'un collègue devenu échevin avant de terminer sa carrière comme inspecteur.
Autre porte, la troisième, rue St Victor 3 en passant par la deuxième - rue Grégoire Bodart -, elle aussi désemparée par la Haute École Charlemagne où le secrétariat de Charlemagne-Qualité eut son siège et son lieu de réunion, a fait traverser le fleuve aux Normaliennes et Normaliens ainsi qu'aux secrétaires de direction qui se sont déployé·e·s en compagnie des Masters en agronomie et de bacheliers professionnalisants dans la même matière sur un bâtiment de deux étages que j'ai vu conevoir sur plans puis bâtir au milieu des années quatre-vingt du siècle dernier.
La dernière porte se rappelle au souvenir lors du trajet entrainant du retour: longe la voie un bâtiment de 9 étages appartenant à l'époque (1976-1984) au Ministère des Finances et dans lequel l'ISI HUY avait loué un auditoire qu'un directeur-adjoint avait racisé (d'un humour au si mauvais relents le condamnait déjà à mes yeux - je ne m'étais pas privé de l'en fustiger d'ailleurs...) en "Auditoire Hassan II"; tant de nos étudiant·e·s de l'époque provenaient du Machrek. & c'était réjouissant de diversités rencontrées.
Me frappe ce rapprochement qui borne ma carrière. Un labo de langues sis au deuxième étage du même bâtiment m'a offert une entrée en matière auditive tandis qu'une licence logicielle obtenue en 2008-2009 par la Haute École a à nouveau permis aux étudiant·e·s du bachelier en agronomie de se frotter aux sons si surprenants de la langue anglaise, en labo d'informatique cette fois.
Entre les deux, le visuel souvent cartographié a pris le relais avec ce moniteur/TV connecté à un PC sur table roulante dès la deuxième moitié des années 80 pour que le seul PC mis à dispotion serve à la fois dans le bureau et dans la classe attenante.
Cette escapade incursive, à l'occasion d'une réunion syndicale bien intéressante, balisera pour longtemps la sortie d'un hiver révélateur à plus d'un titre.
La continuité se lira dans une suite intitulée Printanités encourues