« Raconter un rêve, un mélange de souvenirs.
Ils forment souvent un ensemble signifiant et énigmatique. »
L. Wittgenstein, Remarques mêlées, 1948, p. 157 de l'édition GF.
La part rationnelle de soi sait encore
que la porte du garage n’est pas
verrouillée de l'intérieur;
le corps cherche à mobiliser
une suffisante énergie pour
sortir des limbes naissants &
poser le geste oublié.
Mais la porte se met à gondoler
dans ses rails, telle une mince feuille
de papier qu’un vent folâtre
animerait soudain d’une vie
qu’appelle de ses vœux
le moindre voleur de façades.
C’est le rire qui a rassemblé l’énergie !
Rire de cet imaginaire perçu comme
fantastique et souple.
Rire demande au corps la preuve
d’une énergie suffisante: elle a guidé
ses pas vers le verrou et retour.
Cet affleurement soudain
à la conscience
est marquant.
Le Grand Robert définit ainsi « délitescence » Processus par lequel une substance se délite.
En allant à l’autosécurité, je me suis rendu compte que les volets d’entrée ressemblent à ceux de mon rêve (pas si ) éveillé (que ça). Le rêve savait déjà quelque chose que je ne savais pas; je n’avais en tout cas pas perçu visuellement, observé avec attention cette souplesse-là lors de mon passage précédent. C'est parce que le rêve était tout frais lors de ce passage-ci que le rapprochement s'est opéré, sourire admiratif & en coin.
« Quelque chose comme un fragment qui nous impressionne fortement (c’est en tout cas parfois le cas), au point que nous nous mettons en quête d’une explication & d’un ensemble de connexions. Mais pourquoi tels souvenirs ont-ils surgi à tel moment ? Qui le dira ? … » L. Wittgenstein, id. 1949 p. 158