Jakob von Uexküll, nous dit A. Berque, a « prouvé par l'expérience que, pour un animal, les choses n'existent pas en soi, comme un objet mais toujours selon une TEINTE qui rapporte ces objets à sa propre existence. »
Ces « prises », ces « en-tant-que » sont une autre manière de percevoir une réalité. Pour l'oiseau, la haie constitue à un endroit donné (et seulement là) son nid, à l'abri des regards de l'humain et des convoitises félines !
Je me sers d'une autre fonction de la haie qui est celle de brise-vue tandis que l'oiseau utilise la fonction « abriter ».
La haie abrite son nid.
Il s'y abrite.
Il y habite.
Je sais la haie comme concept, je peux en dresser une typologie différenciée et j'apprécie sa fonction de brise-vue; je sais aussi l'exigence qu'elle exerce sur moi de manier le taille-haie deux ou trois fois par an. Notre vécu de la haie n'est pas le même, même si certains recoupements sont possibles.
Elle m'abrite des regards d'autrui, mais je n'y réside pas !
Pour la mésologie, « tout milieu est à la pointe de la chaîne trajective dont procède conjointement l'être dont il est le milieu. » C'est pourquoi il lui est « superlativement adéquat ».
Les citations proviennent d'un article d'A. Berque, disponible sur Mésologiques et intitulé « Renaturer la culture, reculturer la nature ».
Les mots en italiques ressortissent de la mésologie & sont définis dans ce lexique mésologique-ci et ce DICO-là. L'exemple développé est personnel.