Le sommaire du n° 1140 d'avril 2024 d'Europe, revue mensuelle fondée en 1923 par Romain Rolland, consacre un de ses trois dossiers à Jacques Abeille, Romancier, nouvelliste et poète,  (1942-2022): [il] était un homme secret. C’est parmi les « fous littéraires » qu’il se sentait le mieux à sa place. Explorateur des territoires inconnus de l’imaginaire, il considérait Nerval comme « son ami le plus intime ».Trois inédits de sa main sont publiés:

  • La nuit au coeur gris,
  • Lettres à Georges-Henri Morin &
  • Le rêve de la maison de bois (partim).

Le président de l'Association Jacques Abeille et son secrétaire contribuent (évidemment) au dossier: Entre effacement et "petit supplément de rêve" pour le premier, Jacques Abeille en toute discrétion pour le second. La première contribution contient des extraits, également inédits, d'une intervention de J. Abeille dans un colloque. L'initative est heureuse; ces extraits étoffent encore d'un peu plus sur la complexité de cette plume majeure.

La contribution de celui qui a reçu plusieurs lettres de l'auteur et les dévoile à l'occasion de ce dossier, sous le titre Appâts contés, fait briller de mille feux deux romans dans la veine érotique. C'est elle qui m'a le plus impressionné tant la pertinence de son approche est judicieuse. Elle concerne Belle humeur en la demeure et La demeure des lémures.

Pierre Vandrepote a rédigé un aphorismaire pour dresser un Portrait d'intérieur de J. Abeille: trois (presque) au hasard:

  • Pourrait croire que le chemin mène nulle part ?
    Pourrait-on croire qu'il y a un chemin ?
    Pourrait-on croire qu'il y a un explorateur, un voyageur sans voyage, un voyage du fils ?
  • Leur ailleurs est nulle part et leur présence partout.
  • Plénitude lunaire ou solaire, le désir dessine toujours en l'être humain un chemin à la fois vrai et illusoire. Le destin le plus personnel de J.A. fut de sans cesse écrire afin d'effacer toute trace.

Impressionantes touches qui toutes font mouche. Une première approche en avait été publiée sur le site que l'auteur gère sur la toile.

Sébastien Omont, contributeur régulier d'En Attendant Nadeau, semble avoir découvert le cycle des contrées dans leurs éditions au livre de poche. Un passage de témoin à une génération subséquente... Une lecture (r)amassée d'une amplitude...

Alain Roussel, enfin, relève Les pérégrinations oniriques de l'homme sans nom. Ces cinq pages et demi introduisent avec bonheur ce dossier si singulier.

 

 

 

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