20 7 22
Relire un journal, se relire.
L'intervalle: trois années.
En tomber content...
Y trouver même quelque ressource
ultracontemporaine au soi.
28 08 19
Fraicheur initiale:
un chahut dans les hauteurs
amortit cette touffeur
des grands suds.
Le corps s'y dépose
avec joie, un choix,
une constance.
Seule son intensité varie
sans jamais s'incliner tristesse.
Cette intégration subreptice mêle
ses irrigations aux radicelles
du rhizome corporel souterrain,
s'élance, prudente,
dans l'arborescence aérienne.
L'endroit où l'instant la niche
importe peu à son essence.
Elle y rayonne, parfois dense,
parfois dispersée.
L'être y émarge,
la ressourçant à ses lectures.
Elles l'étoffent, la ramifient davantage.
Nul tison ne la disperse,
son feu intérieur s'étouffe
en son for intérieur.
Elle ébruite peu
la sculpture de soi
libère certains outils,
comme englués par la morsure.
Multiple, elle se condense,
s'oriente à l'essai
dans quelques concepts
structurants.
Arbitraires, culturels.
Parfois le soi approfondit peu,
d'autres fois, l'intensité
se love dans divers recoins.
Imprévisibles,
sereins, en réseaux.
Les cieux grondent
au travers
des noirceurs
qu'ils déplacent.
Corps pensif,
attentif à chaque pas qu'il pose,
convergence
de l'en-soi
& du hors-soi.
Le son des premiers impacts
sur le sol introduit la pluie;
s'éparpille leur trop-plein
sans se précipiter.
24 08 19
Y tondre une non-urgence aux fins d'alléger les brins d'herbe d'un excès que le nourrissage en eau de la semaine dernière a rendu quelque peu ... pesant; têtes penchées, courbes alanguies, il était venu le temps d'y passer une lame amie.
22 8 19
Un ciel imprévisible en son rideau flottant de minces nuages multicolores aux passages aussi rapides que s'ils avaient rendez-vous ailleurs. Le soleil n'est jamais loin, jamais long à paraître & à disparaître, grâce aux vents qui font onduler tiges & branches, sans jamais les décontenancer en approchant, même de loin, leur point de rupture.
Pourtant, la sécheresse de la Terre d'ici dépose çà & là l'une ou l'autre branche trop sèche pour encore être utile à l'arbre qui s'en est défait. Parfois, elles s'accrochent à une branche amie, le temps que la main ou le vent la fasse choir.
Chaque jour de cette dernière décade d'août fera l'ouvrage jardinier, peaufinant dans la diversité des gestes posés une esthétique respectueuse de la vie qui y pulse à haute intensité, comme joyeuse d'y couver un cocon à l'humain qui y réside très provisoirement, à l'échelle infinie du végétal. L'intention posée, elle aura se faire souple: le soi est devenu adaptable, tient davantage compte de l'énergie disponible.
20 08 19
Un chahut bienvenu: une heure dix
à domestiquer la vie
qui y pulse
dans la connivence
bien comprise
d'une association pérenne
entre ce tout petit bout de Terre
& le soi.
Les humains ont un jour enclos "leurs" terres:
Ils s' en étaient appropriés
pour en tirer du profit,
tel ce nobliau de province
à qui j'ai acheté ce lopin.
S'orienter davantage
que déconstruire, je le sens...
18 08 19
Le corps ploie sous le jet.
La chaleur de l'eau
y exerce ses bons offices
dans une spontanéité
apprise de longue date.
L'éveil s'y peaufine.
L'énergie décelée
y circule, chez elle,
au passage, dans la densité
de l'attention respectueuse
que le corps lui porte:
elle lui est si précieuse.
Les mains ont séché les pores
puis les ont nourris:
l'amande douce, nul ne s'en lasse.
Chacun se laisse enlacer.
16 08 19
Le Tao est si étroit que rien ne peut s'y immiscer, si vaste que rien ne peut l'englober. « Nous ne recevons de la réalité que ce nous y avons nous-mêmes déposé. » Jean Lévi, Propos intempestifs sur Tchouang-tseu, 117. La Tao abstrait du monde des phénomènes. Le Tao récit les choses à partir du centre vide de l'univers. 118
La guerre, en prévenir la survenue, consisterait à retrouver l'unité perdue du Tao (voir graphique du 15 8). Cela présuppose d'écarter fermement l'amour-propre qui prospère (127) dans un monde où le glas du Tao sonné, & avec sa ruine. Le symptôme est la distinction entre le vrai & le faux, A & NON-A. En assemblant de neuf l'unité perdue, c'est la condition dans le taoïsme. Il ne s'agit nullement de se résigner mais de mieux comprendre les voies de l'engrenage, les rouages en cascade qui, s'ils ne sont pas maîtrisés avant qu'ils ne moulinent hors contrôle conduiront au chaos de la fable.
15 08 19
C'est à être cause de soi,
en soutien constant à la vie qui y bat
et ne lui appartient pas,
qu'il s'agit de se rendre
le plus continument disponible.
Les cordialités acquises
sont conditionnées
à ces attentions portées.
La fluidité corporelle en résulte.
Souvent.
La Léonardienne a atteint une forme de maturité en tant que source de vie: elle anime des croisements, des recoupements, des ponts entre diverses approches qui nourrissent le corps. Le monde occidental se situe entre bonté & rite. La justice reste la seule pour l'instant à instituer le recours pour retarder le moment où sera définitivement abandonnée la bonté des élites qui nous gouvernent pour tomber dans la ritualisation policière & le marcher au pas. Quand les rites s'effritent, & cela est bien entamé pour celles & ceux les moins acquis à la bienveillance civilisationnelle, le désordre s'installe, le chaos rôde puis règne. Pas tout de suite, mais la guerre assemble les pièces de son règne à venir.
En prévenir la survenue consisterait à retrouver l'unité perdue du Tao, selon cette grille de lecture. Cela présuppose d'écarter fermement l'amour-propre qui prospère (J. Lévi, Propos intempestifs sur Tchouang-tseu, 127) dans un monde où le glas du Tao a sonné, & avec à sa suite sa ruine. Le symptôme est la distinction entre le vrai et le faux (le A et le NON-A), c'est-à-dire le binaire. En se rapprochant de l'unité perdue, en l'assemblant à nouveau, c'est la condition dans le taoïsme, comme je le représente sur le graphique ci-dessous. Dans notre monde occidental, je verrais bien moins d'égoïsme & davantage de sécurité sociale pour tout le monde, retrouver le sens du collectif, moins d'individualisme exacerbé, davantage de prise en compte de tous les avis, le sens d'une meilleure écoute de l'autre, l'empathie aussi.
Il ne s'agit nullement de se résigner à la dégringolade, mais de mieux comprendre les voies de l'engrenage, les rouages en cascade qui, s'ils ne sont pas maitrisés à temps, conduiront au chaos de la fable. D'ici peu, un essai sera mis en ligne sur l'ouvrage de J. Lévi.
14 08 19
Premier brouillard matinal.
Les champignons dans la pelouse
l'avaient précédé.
Cette cinquième saison
déjà. Avancée saisonnière.
Quand le fastueux
rencontre l'amplitude
dans les livres glanés,
l'oeil suit avec intérêt,
attention, même
le glissement subreptice
des nuages sur fond de ciel bleu.
Leur dérive, dans une cinétique
apparemment lente,
presque langoureuse,
fait défiler les formes fractales.
L'entretien qu'il avait accordé,
transcrit, donne un bon aperçu
sur la façon qu'avait Louis Marin
d'être sémioticien de la peinture.
La traversée des signes dit assez le non-lieu, le rôle essentiel du cabinet secret, de l'antichambre notamment, dans l'exercice du pouvoir. Les nombreuses notes contextualisent ce que des propos tenus ne peuvent rendre, en fournissant entre autres plusieurs citations exactes. Leur précision même révèle l'entropie inévitable de la mémoire. L'ouvrage a rejoint le groupe μ dans la Léonardienne.
10 08 19
Glèbe devenue adéquate
à la levée de ce corps-ci,
elle savoure l'instant des vents
accomplissant la vie,
l'asséchant quelque peu
après les pluies bienfaitrices de la veille.
Le vent afflue aux bouleaux.
L'ancrage de leurs branches,
très attachées au tronc.
Ployer est leur art.
Cette mise en vie de la volumétrie que sont les arbres prend les atours d'une respiration couplant cycles d'inspirs et d'expirs, de manière très sonore, d'un bruissé pareil à des feuilles mortes sèches que l'on frotterait les unes sur les autres. Quelques branchettes ont chu au pied du saule.
Les mouvements ondulatoires que les vents répétitifs provoquent aux masses feuillues des couronnes arbustives se vivifient, se mobilisent. Les arrimages réussis comme autant de vivacités bienvenues & bien accueillies.
L'accueil fait à la lumière solaire directe sur la table matinale insiste. Ne pas s'en éloigner tant que ce rayonnement s'offre au soi est une joie.
Procéder, pour un départ vers la ville
avant l'hébétude hargneuse des multitudes.
Amours citadines matinales.
Composé bouquet fin d'après-midi, champêtre à souhait fait d'affleurements doux cueillie au jardin d'août. D'où qu'on le regarde, sa palette colorée s'harmonise à l'oeil.
Ces jours tranquilles s'écoulent sans violence.
22h33
Par la fenêtre, d'une nuit sans nuages
reflets intérieurs sur fond noir.
La lune montante
faufile sa lumière froide
au sud, à travers
les branches du saule.
9 08 19
Contre-champs dans les marges,
les traces s'éberluent puis s'émerveillent
de leurs dépôts sans aléas,
légers & imprégnés par les épures
qui sont autant de souplesses
sans ajouts, versées dans le même
où se démènent, telle la beauté,
tant de silences intériorisés, habillés
par des lenteurs dépareillées
qui ne s'aplaitissent ni ne se dressent
au travers d'interstices
quelque peu cadencés par transparence
de ces indifférences endimanchées
dans quelque linceul d'apparat.
Ce sont, cohérences indécises,
détachées de moult contraintes
que leurs résidus, telles des ombres d'elles-mêmes,
entre-tiennent leurs porosités précédant de peu
les repos salvateurs au bord
de précipices arrondis par l'attention
qui leur est portée,
accrétions consenties sur les rebords
de mondes incolores & joyeux,
assourdis & épelés,
impalpables & innovants,
indélébiles & parfumés,
insubmersibles & goûtus.
Intuitifs & sertis.
La glaise mettra du temps
pour peaufiner sa plasticité,
sans jamais devenir marbre,
trop figé dans des lissages constitués.
08 08 19
La ville, quittée un temps
par ses nuisibles, respire
au bord du fleuve.
Ce jouir tant qu'elle n'est pas rejointe,
la ville marchée de Ste Marie à Dartois
boucle longue, avec ses pérégrinations
d'entre-deux: Jardin botanique, Une acupuncture végétale;
St-Gilles, nez en l'air; Cathédrale, une bible des tarots;
place Cockerill, un Derrida fort aimé par cette plume-là;
Cathédrale, un sandwich nourri par la terre;
St Jacques, Émile Dupont, une pause,
Piercot, parc d'Avroy, Guillemins.
Cheminement enthousiaste par la ville
& ses petits commerces, sources
de conversations attentives
à leurs animatrices.
Nourrir une vie de diversités
& au final, à la descente du bus
traversant le fleuve,
l'alimenter dans le quartier des Vennes.
Le corps exerce sa vivacité avec une constance qui l'entretient.
07 08 19
Consentir, approuver, positiver.
Ni nostalgie ni regrets,
ce sont des tristesses.
Aspirer au tangentiel
qui conserve quelque point de contact
avec la sphère, le cylindre,
la pyramide, le volume.
Il s'agit de croiser
la joie insigne avec le matin solaire.
6 8 19
L'aube rétrocède à la nuit l'espace-temps qu'elle lui avait consenti. L'économie circulaire régit le rythme de la vie sur Terre grâce à l'harmonieux mouvement des planètes.
L'ordre entropique y règne parmi les multivers.
L'humain, dans sa vanité folle, a la croyance fermement ancrée en lui qu'il peut lui imposer son propre rythme désarticulé. Le règne anthropique est une poussée perdue d'avance. Avoir ne fut-ce qu'imaginé imposer à la planète le si mal nommé anthropocène est l'expression aboutie de la hubris de notre espèce.
Cela dénonce l'humain plutôt que de le propulser au nirvana. L'espèce humaine est nuisible à la planète face à l'exception qu'elle représente dans le système solaire.
Elle est sa chance. L'humain se précipite à sa perte. La planète s'en sortira, nulle inquiétude: il ne l'entraine pas avec lui. Il assemble simplement & de façon optimale les conditions de sa propre mort à lui ! Comme si l'humain était avide de supprimer l'apparente exception qu'il constitue dans le système solaire.
5 8 19
Cette rumeur intérieure
meuble l'espace sonore
d'une vibration
accueillie avec bienveillance.
L'état d'un corps se reçoit.
Il est un donné que rien
n'écarte de son cours, pour l'instant.
Convergence inexpliquée
de contingences façonnées.
L'ordre qui règne dans cette vie
est une forme s'accomplissant
de mieux en mieux & de façon impressionniste.
4 8 19
Cet assourdissement relatif est une bénédiction pour se retirer, noyé dans un périurbain dortoirisé.
J'aime beaucoup la manière dont se vit cette bibliothèque pour nourrir un quotidien de rencontres amicales. Elle me parle car j'ai appris à l'évoquer, en l'invoquant presque. Elle libère des bribes qui prennent sens ici & maintenant de façon métaphorique. Prêter vie à la métaphore est une mise à distance d'essence poétique. Ce sont des éclairages fascinés de soi. Elle offre, la métaphore, par cette mise à distance poétique, un éclairage sur le réel quotidien alimenté par la philosophie extrême-orientale, devenue nourricière de façon non-exclusive. Les ouvertures qui se proposent (glimpses, snapshots) alors remontent parfois loin dans le temps personnel.
S'ensoleille le corps
peau en offrande à l'astre doux,
couverte de lait protecteur:
la prudence chevillée au corps
se laisse accomplir.
Elle adoube des Mains
maints massages,
creusement ventral
circulant autour
de la porte-tambour du coeur conscient de soi.
Bien tôt, avant la saturation poreuse,
le corps pivote, adossant
son offrande contenue.
Bienvenu, ce mince nuage
approfondit la sieste de l'éveil.
En joie intimiste,
il se redresse, se rechausse
& vaque à la collation
d'entre-deux. Un jour en retrait.
Les traductions & les commentaires d'Alain Porte sont précieux. La destruction n'est pas le néant. Le combat entre la conscience & le désir est le prélude à la création. Nous portons en nous la semence invisible de la création car le désir qui se lève est la première semence de la pensée. 15
Qui se soucierait,
sans succomber à la folie,
d'incriminer le soleil
de son ardeur ?
Ici, il réchauffe,
là, il calcine,
partout, il éclaire.
& SHIVA DANSE.
Seigneur du sommeil, symbole cosmologique d'une richesse rare, Shiva le bénéfique. Cet hymne à la grandeur de Shiva est écrit par Pushpadanta. L'obscur est la désintégration. « C'est en Shiva que viennent se résorber les cendres des mondes désagrégés. De l'univers demeure seulement une fine poussière grise qui réintègre l'immense nuit reposée qu'est la pensée du créateur absolu. » 10
Aucune autre mention du sommeil trouvée dans l'ouvrage.
Cette souplesse du vivre,
intuitions suivies
car elles portent pas & actes
dans le sens d'une meilleure
dépose de soi, énergie en soi.
La diversité des actes
assurant aux pas
une maison se rangeant
pour y accueillir
les deux visites
qu'elle recevra
le lendemain.
Entrelacs, finely meshed with threads of the inner body, converge for a gentle form of awakening. Nice temperature outside is a tribute.
3 8 19
Le corps de l'effort,
conjoindre volonté &
énergie à disposition
comme si l'une titillait
l'autre à actualiser
un potentiel.
Les deux se conjuguent
au service de
la vie qui serine en soi,
à bas bruit,
d'une joie invisible &
tessiturée.
Solliciter le libre-arbitre
& décider d'activer
le disponible.
2 8 19
L'ordre en soi & en cette vie-ci s'imprègne pour l'instant en une perception vitale profonde. La vie régulière, les apports sains, l'équilibre fluctuant susurrent le contentement profondément tramé aux battements qui la pulsent. Ressentir de l'intérieur la lumineuse douceur de l'air frais du matin, sa bienveillance au coeur de l'arbre respiratoire. Le rayonnement solaire direct n'a pas encore pris possession du ciel d'Est.
Avital Ronell, The Überreader: very clever words on illness on page 170.
When ill, « Your body... reminds you how it used to make itself invisible, a point of pulsation in the unconscious. When it is on your side, it carries you by leaving itself behind. Maybe you had cut your finger or banged your knee. A spider bite. Little things that would signal, as if by metonymy, "Honey , I'm home. I am your home." Now your body prevails in a reproachful sort of way... You become its amnesiac witness, capable of momentary attestations, observing & monitoring, unsure of ever recovering from these irruptions of total contingency...
Illness: essentially related to the experience of injustice. It is ... your dharma. Something beyond or within you has you down, smashed you firmly against a wall of indifference. ... An accompaniment to your finitude, illness visits you at will & does what it wants with your body, biting organ & stinging surfaces you didn't know you had. » 174
Le survol de ce gros volume indique de l'essentiel: y déambuler fait de ce jardin un lieu recueilli, une extension de l'en-soi propice au regard porté. La vie s'y exprime avec allant, ce talent proche du pulsif, caution ténue d'une émotion palpable.
Marauder, deci, delà,
quelques idées dans une bibliothèque,
les réassembler,
les désincarcérer
de leurs gangues systémiques
pour mieux les isoler &
les préciser terminologiquement
aux fins de les faire siennes.
Une proposition ne fait pas forcément système,
arborescence ou cartographie mentale,
mais cela semble être
la façon la plus propice
de se les approprier,
de les faire siennes.
Ces trois axiomes extraits d'un essai publié par The London Review of Books en 1983 par E. D. Hirsch (Vol. 5 No. 13 · 21 July 1983 » E.D. Hirsch » Derridas’s Axioms, pages 17-18 | 3990 words) sur Derrida & la déconstruction dévoile le coeur du système Derridien:
Axiom 1. Everything can be given at least two equally cogent explanations. [cogent= clearly expressed & persuasive]
Axiom 2. In the temporal process of thinking about anything, one explanation collapses into its contrary.
Axiom 3. This entire process occurs within a linguistic-semiotic structure of thought.
From these three axioms and the critique of the given mentioned above can be derived all of the chief doctrines of Derrida’s writings.
Le deuxième axiome de l'effondrement d'une explication en son contraire au coeur du processus temporel de la pensée, quelqu'en soit l'objet, se rapproche assez fort de
- la conversion chère à R. Misrahi;
- Spinoza quand, dans la proposition finale de l'Éthique, il écrit: « La Béatitude n’est pas la récompense de la vertu, mais la vertu même; et nous n’éprouvons pas la joie parce que nous réprimons nos désirs sensuels, c’est au contraire parce que nous en éprouvons la joie que nous pouvons réprimer ces désirs; (Misrahi - fr) » Source: http://www.ethicadb.org/pars.php?parid=5&lanid=0&lg=fr
- J. F. Billeter formule en quatre points le propos de Spinoza tout en l'intégrant aux trente esquisses qu'il vient de déployer: « connaître exactement notre nature, laquelle nous désirons parfaire ». Il considérait le désir comme inhérent à notre nature.
-
1. La formulation est propre à l'auteur, notamment « par la place donnée à l'idée d'intégration qui est restée implicite chez [Spinoza]. Ce dernier avait l'idée du conatus, l'idée de « persévérer dans son être ». « Le désir de progresser & de s'accomplir, précise J. F. Billeter, [est] plus fondamental que le simple désir de continuer. »
-
2. Le sujet progresse dans la connaissance des lois de son activité, dans la connaissance de lui-même.
-
3. « Le sujet est libre dans la mesure où il agit [davantage] selon une nécessité propre plutôt que par une nécessité imposée du dehors. Plus il avance dans l'intégration de son activité, donc dans son perfectionnement, plus il agit selon sa nécessité propre & donc plus il est libre. »
-
4. Il a besoin et il désire aller vers plus de perfection, plus d'action nécessaire, & donc plus de liberté. Dans sa note, J. F. Billeter dit penser « ces quatre points conformes à la pensée de Spinoza. »
-
- J. F. Billeter formule en quatre points le propos de Spinoza tout en l'intégrant aux trente esquisses qu'il vient de déployer: « connaître exactement notre nature, laquelle nous désirons parfaire ». Il considérait le désir comme inhérent à notre nature.
Il est un chemin de vie progressant (2)
librement (3)
vers une meilleure intégration (1)
d'une forme évidemment inaboutie de perfection (4),
tout au plus une tension à extirper du corps
quelques imperfections, tout au plus.
S'y tenir par la suite,
s'y tenir de façon fluide & souple,
en quelque sorte
dans leurs intimités
constamment revisitées.