Estivales brouillées

di 22 09 24

L'air extérieur s'invite par l'ouverture franche de la porte-fenêtre. Il est aimable aux bronches qui s'en repaissent dans ce silence, émanation d'un environ si paisible, à peine sonorisé par cet acouphène internalisé. Un pull tapisse le haut du corps tandis que le bas, une pantalonnerie... L'automne a commencé une timide coloration des feuilles sur quelques branches, tout au plus. Une belle-fleur, dépouillée de sa peau et de ses immangeables, a saturé d'élégance mûre les papilles qui s'en sont régalées.

La saison qu'il fait, il faut s'y faire,
entre à pas feutrés
dans son arrière-cour,
sans encore y insister trop lourdement.
Que chaque étape par laquelle elle consent à passer se fasse apprécier pour ce qu'elle est: une station sur la route inédite que la vie emprunte en son impuissant hivernage.

me 18 sa 21 09 24

Les quatre jours anversois,
colloqués en intérieur
par un sujet historique
gravitant autour de nouvelles perspectives ouvertes sur les formes assouvies de résistances plurielles offertes aux errements d'inhumanités redoutables pendant la deuxième guerre mondiale,
ont offert une tournure historique solide à leur écoulement.

Le corps en ressort muni d'une trame enrichie qui ne demande qu'à s'étoffer par des lectures choisies. La première, Stad in verzet: Antwerpen tijdens de tweede wereld oorlog (acheté en gare dans la boutique Bouygues - Relay ! - avant le retour ! Plusieurs des auteurs & autrices étaient présents au colloque; toujours précieux de mettre un visage et une voix sur une plume.

Une des intervenantes, Ismee Tames, qui a eu l'occasion de prendre la parole plusieurs fois, a fortement marqué de son empreinte la rencontre: les intuitions dont elle s'est ouverte devant nous ont révélé une belle disposition à nous faire sentir au plus intense les idées-phare dont elle est manifestement habitée; sa bibliographie sera explorée avec l'aide de la librairie qui consentira à rapatrier de Manchester un ouvrage collectif dont elle est co-éditrice: Fighters across frontiers.

Un volume antérieur (2019) intitulé Global war global catastrophe a pu être téléchargé sur le site de son éditeur, Bloomsbury. Il concerne, lui, la première guerre mondiale.

La propension à m'imprégner fortement des apports des divers intervenants livrera, j'en suis convaincu, des retombées qui percoleront sur le site à mesure qu'elles seront intégrées !

Lu 09 09 24

Quant aux jours sombres
& aux rubans routiers
luisant sous la pluie,

puissent-ils trouver en ces remuements
d'une bibliothèque personnelle
de quoi tenir contentés
les neurones assemblés ici même.

L'enroulade de pluies incessées
que fait la météo au paysage proche
s'emploie, un contre-emploi ? -
à réinstaurer l'utile propre
d'une soupe chaude
maisonnemment concoctée
avec légumes proches
aux fins de tenir au chaud
ces entrailles en intérieur dressées.

Tordre le trop détrempé.
L'horizon visuel du très proche.
Quelques éveils doigtés
sur le tableau de bord du foyer
ont lancé, vespéral,
un flux d'air chaud chargé d'assécher
l'air autour d'un corps
saturé d'humide.

di 08 09 24

L'insertion sans façon de la voiture entre deux autres la dépose là où cela avait été pensé: c'est le réel qui rattrape l'idéalisé. Passerelle La belle liégeoise (Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt) en vue. Direction connue: un longement de Meuse, à babord du flux traçant vers la mer. La lumière, celle que l'astre traçant fait à ce jour, de plus en plus horizontale, détache d'autant mieux le contours d'objets (ici une oeuvre de Mady Andrien en son écrin de verdure, Parc de la Boverie) les uns des autres. D'une intensité certaine, l'obliquité se veut précise, appropriée même. Son intense certitude n'autorise nulle dérobade ombreuse.

Juchée au ras des fesses
la pièce de vêtement,
accorte sur peau,
s'élance en un balancement
étroitement déliée
pour peu qu'elle en sache
toujours bien assez...

je 05 09 24

Le grisaille que fait la météo
au
ras des toits vespéraux,
couronnant les arbres

d'effiloches qui brouillent le regard,
il sied de la contenir
à ce qu'elle est: un phénomène
propre à la terre d'ici
soumis aux vents venus de là
sans la laisser s'immiscer
– par quelles écoutilles discrètes ? –
au coeur de soi: c'est de l'aplomb qu'il faut.
Il se cultive comme singularité
intérieure, sans que le corps
s'exténue à le maintenir densément.

Soirée
Nuage noir: paysage
envahi. Manoeuvre rapide:
la lumière s'absente.
La noirceur s'est imposée
avant la nuit même.
Les diodes d'intérieur
sont invitées à s'activer.
Lecture: poursuite.
Un grognement tonne.
Les oreilles le captent.
Un éclair zèbre le Sud-Ouest.
Du coin de l'oeil, cela se confirme.
Seaux percés: déversoirs sonores terrassés.
Pluviale, vesprée au fil de l'eau.

Les différentes voix intérieures dont s'habille LA PETITE BONNE bénéficient d'une alternance très réussie entre poème libre & prose habitée. S'étoffe ainsi petit à petit une implacable trame narrative qui s'évase en s'amplifiant. La plume très maitresse d'elle-même de Bérénice Pichot, son autrice, enchante tant par les thématiques abordées que par les glissements subtils qui s'y opèrent. Cela se lit depuis un observatoire dont le point de vue privilégie l'authenticité des sentiments vécus; l'imprégnation profondément ressentie d'une intériorisation finement rendue, tout cela concourt à faire de sa lecture un sillon qui se creuse en soi: il y laissera probablement des traces pérennes.

Face à la grisaille brumâtre
qui a envahi le tout
de l'atmosphère matinale ce jeudi,

La petite bonne devient soudainement un trop qui tient de l'insupportable face à la cruelle densité dramatique dans laquelle ce livre plonge nos fragilités résiduelles en les affrontant aux séquelles intolérables que toute guerre fait aux corps trop mutilés. S'y perçoit toute la désespérance  qui se dresse au coeur de Monsieur, ce pianiste d'avant l'épreuve. Une pause s'impose. Pas un abandon, une pause. Un ouvrage tel que celui-ci pose en termes concrets la problématique bien prise en charge par l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. Puisque toute guerre est une indignité faite aux humains.

La métaphore havraise déjà présente dans le précédent ouvrage lu, Jour de Ressac, M. de Kérangal, se poursuit ici: l'autrice y exerce la noble profession de professeur des écoles.

Lu 02 09 24

Dommage que W. Demeyer n'a pas fait preuve de la même "sagesse" que le bourgmestre de Charleroi en positionnant C. Morreale devant lui sur la liste du PS liégeois. Cela aurait assuré une forme de parallélisme entre les deux grandes villes wallonnes; c'eut été du meilleur aloi...

sa 31 08 24

Jour de ressac, M. de Kérangal, havraise de coeur. Soudain un sourire intérieur éclaire probablement (aucun miroir disponible mais la sensation est nette !) le visage en repérant une cohérence surprenante entre Le Havre dans ce roman et le colloque de l'université d'Anvers à venir sur la résistance pendant la deuxième guerre mondiale... Apprendre du passé un meilleur recours au présent pour le rendre davantage fluide, résilient.

La conduite de la narration assure à l'intrigue son lot d'indices sous des dehors fortuits: la rencontre avec l'ouvrier municipal au volant d'une pelleteuse sur la plage & la narratrice est bien amenée. & son écoute attentive la propulse au rang d'une thérapie pour laquelle rien ne le rend éligible. Après la caissière de cinéma d'art et d'essai - chaque ville a le sien - si douée en dessin qu'elle avait dressé le portrait-robot de l'inconnu sur base d'une simple description orale. Une façon intelligemment intuitive de mener une intrigue sans jamais vraiment rien clore. Des bonheurs d'écriture, des sursauts, du réseautage ciblé dans une vie qui, du Havre, a pris son envol. La sensation nette comme lecteur d'être accueilli dans un univers complexe & sans embrouille. De la tension. Du mouvement. Jamais dans le confus.

C'est en osant la dé-mesure de soi qu'une forme de certitude s'acclame dans le calme du matin.

ve 30 08 24

La caractéristique de ce roman, Il ne se passe jamais rien ici d'Olivier Adam - cette fiche wikipedia sent le léchage neutre autocentré... -, est d'offrir à chaque habitant du village, ou peu s'en faut, un dialogue intérieur qui se chapitre en JE successifs pour construire une intrigue policière suite au décès d'une des habitantes de cette petite communauté fermée où tout le monde se connait. Car subitement il s'est passé quelque chose là où il ne se passe jamais rien. Alors, forcément l'intrigue met un peu (trop) de temps à se construire, à se réseauter sous nos yeux. Malgré ce trop-plein de lenteur, j'ai choisi de m'y tenir, de ne pas abandonner ma lecture. L'intrigue n'a rien de redoutable, l'écriture ne tient pas de la prouesse extraordinaire et cependant comme lecteur je me surprends à m'attacher à l'un ou l'autre des personnes qui habitent ce roman.

J'ai pourtant oublié la raison pour laquelle j'ai "élu" ce roman au point de le commander ! Les voies parfois intrépides d'un choix se dissolvent dans la banalité des jours ! et, p. 201, j'abandonne. Le procédé s'est sclérosé. L'intrigue se noie dans une surmontagne de détails sans tension narrative.

lu 19 08 24

L'automne aux vents frileux sous un ciel laiteux a rejoint le lieu. Matin studieux, milieu d'après-midi jardineur.

J'ignore d'où me vient cette fascination respectueuse pour le texte de ce journal d'Antigone. Henry Bauchau exerce sa plume à des années-lumière de mon univers si rationnel. Je m'y sens bien grâce à la confiance qu'il nous porte, nous ses lectrices & lecteurs, en nous livrant ainsi le plus intime de soi. Comme si, porteur d'une autre vérité que la mienne, l'authenticité de la démarche me paraissait digne d'y appuyer un intérêt réel, concret, palpable dans la durée. Comme le journal d'Artaud dans lequel je me suis plongé avec un plaisir similaire, découvrant ainsi des réponses aux interrogations que je faisais miennes au moment de la lecture. Et puis, après le premier siècle de notre ère avec Apollonios, ici la Grèce antérieure en revisitant Sophocle réinterprété par H. Bauchau... J'accumule pour l'instant de l'écrit en carnet (219) avant de consacrer à ce Journal une recension personnelle après lectures..

sa 17 08 24

Une résurgence clématite.
Une seule fleur aux pétales torturés
teinte joliment un point
au pied du saule en terrasse.
Un week-end déposé
après la visite de 4 jours d'une amie chère
et d'une de ses petites-filles.
Le ressort d'une verdure abondante.

Journal d'Antigone (1989-1997), Henry Bauchau. Je suis surpris par l'importance que joue l'inconscient & la place que prennent ses patients dans son quotidien d'homme de 77 ans. L'argent reçu alimente leur train de vie parisien. Deux mois à Montoir, dix en appartement parisien. À nouveau, une constance sans relâchement, sans butinage. Psychanalyse, inconscient me sont apparemment inaccessibles, comme les rêves sur lesquls, comme Jacques Abeille, il adosse presque entièrement sa vie & ses écrits.

ma 13 08 24

34° à la sonde. Évidemment, cela exclut toute autre activité physique que le minimalisme vital. Nuit dormie sous 29° chambrés.

sa 10 08 24

Le déjà lu se dilue dans l'imprécision d'une mémoire qui honnit le par coeur depuis que la scène/les tréteaux/l'estrade n'appartiennent plus au domaine de l'expérience vécue. Relire/lire d'autre façon, car l'être est autre, ces quelques plumes élues instille un savoir-joiie que le corps-conscience sait pouvoir y trouver, quitte à le vivre d'autre manière.

ve 09 08 24

L'immersion dans l'air accueillant,
c'est consentir à l'été tel qu'il se fait
ici & maintenant.
Consacrer un temps court
à asembler des branches taillées
dans le massif de cotoneaster
au pied de la pente
est un consentir au rôle.

Nulle vérité n'est absolue, juste le reflet authentique & assumé d'un point de vue. & c'est déjà baucoup.
Le vent triture sa force
en la faisant se froisser
entre les feuilles qu'il émeut
parfois jusqu'à la rumeur
puissante que manifeste
une foule anonyme.

Lu 05 08 24

Cuisiner matin malin
quand le vent tient encore,
le frisson dispos,
le corps à l'écart
pour s'exercer au jardin.
Y maitriser la masse
végétale séparée de son aliment racinaire
atteinte cette année 2024 un apex.
L'humide règne en maitre
au coeur des tas.

La soudaine fixité
dont se nimbe l'été
conjoint d'humeur pleine
le corps qui s'en repait.

La douche vespérale
corps vermoulu d'efforts consentis.

Di 04 08 24

L'apte souple arrondit la colonne.
Se précise ainsi un point de tension:
il affleure à la conscience
tel un concentré d'énergie stagnante.
Chaque émulsion conjoint l'hormonal.
L'adéquat étoffe sa tessiture.
L'odre estomaque une résurgence,
une amplitude vitale.
Un rejointement / rejoins-toi m'en ciselé.

sa 03 08 24

La fixité des choses dansle grisâtre de l'après-midi contraste fort avec l'univers que M. Rovere voque dans son ouvrage okeub d'érudition sur Apollonios de Tyane: il en tartine chaque phrase, colmate chaque paragrpahe, en empreint le moindre dialogue. (p. 43: il y en a plus de 500 !)

La convergence intérieure née d'un massage jovien dont j'ai bénéficié par la grâce d'un pénétré fort inspiré convient. Elle qui consiste à être en soi roue libre évoque la fluidité des passages au travers des portes-tambour qui ventilent l'entre-soi intérieur en y faisant circuler l'énergie. Il s'agit de dépasser la surface dont s'entoure le corps pour atteindre la profondeur malaxée d'organes et du squelette que la musculature potentialise encore plus ou moins... Une réflexion sur le vide qu'il s'agit d'installer en intérieur de soi pourrait induire une plus fine régulaion de la nourriture ingérée.

C'est en s'élaguant en ce havre intérieur, cette demeure en propre, que s'y accomplit une plénitude qui ronronne en soi. Son indémontrbale existence, sa présence même, s'indice au repos que le corps a installé de sa propre initiative en quelque sorte.

La dernière partie du jour se fait plus lumineuse: elle convient à la lecture en terrasse, corps tout de noir vêtu, de cotons devenus anciens qui lui sont seyants. Disposer d'érudition secondaire sied tant elle se tient à portée de main, sur le bureau de mon père.

Jamais je n'ai été un érudit. J'ai développé des aptitudes de transmetteur de savoirs utiles à celles & ceux dont j'avais la charge.

Le geste que Zeus fait au verso d'une pièce de la monnaie qui a cours à Taxila en Inde avec « la main est très particulier: le pouce & l'index sont joints, les autres doigts largement ouverts. Il s'avit de la main qui transmet les vérités les plus hautes. » (72) Un mudra, en somme.

Ne pas jouer dans une cour qui n'est pas la sienne, une sage maxime, en somme, conclut ces paragraphes sur l'érudition.

01 08 24

Le grisé, ce héraut
le liquide, cet arrosoir
l'éventé, discret,
chaque choc fait
à chaque feuille
dit la patience qu'il faut
dans le monde végétal
pour parfaire son essence.
En être le témoin,
un privilège qu'il s'agit
de ne pas éconduire.


Être cocon pour soi-même.
En prendre soin, what else ?
Sans relâche ni ostentation.
L'ostensoir au parfum de menthe poivrée
qui monte aux narines
tapisse d'un velours olfactif
les palpeurs nasaux.

Faire dans l'intense
est une prudence offerte
au soin serein d'être.
Se le seriner avant le coucher
sur le papier aligné
innerve la trame du jour
d'une conduite louvoyée
autour du rendez-vous tactile.

S'essayer
pour la beauté gratuite du geste
au traduire poétique: Meadow lark, Karen Solie
apprécié dans The London Review of Books, 1 August 2024, p. 26:

Hirondelle de prairie

Prière engorgée d'un non-croyant
offerte à l'absent jusqu'à la nuit des temps
ses deux notes longues & murmure aggravé
le mettent au centre des choses.
Une méthode partielle, il le sait, n'a rien de méthodique;
mais quand vous êtes trop faible pour
en affirmer la beauté,
quand vous désirez non le silence
mais la paix du vague & de l'insignifiant.

Négligence, aux décibls audibles malgré
le vent, la radio, les pneus sur le gravier
à travers la fenêtre ouverte du conducteur
Son chant, comme ces flèches de math pure,
 va droit au coeur, quel qu'il soit
sa terre toujours inviolée, ses herbes originelles.

Ces c'est sans cesse

C'est en s'éconduisant de la sorte
que chaque temps passé
s'offre de neufs territoires:
que le virtuel vole au secours du réel ressenti,
l'affranchit en quelque sorte.
C'est en sémancipant du
temps qui s'écoule
de toute façon
que la douceur de l'air
d'humide palpable
incline à la mansuétude.
La tentation de nos épures
tend à s'éloigner du certain,
du convenu en soi
sans que ça devienne,
ou alors le moins possible,
charivari d'indécision.
La confiance attentive aux débords,
rebords intériorisés,
tend à s'immiscer
subreptice & phénotypique.
C'est en creusant l'en-soi
qu'il s'en sort. Peut-être.
Un peu. Un instant à la fois sans insister.

C'est le cliquetis que fit l'aurore
par la fenêtre ouverte à la nuit
qui me la fit fermer:
un seul coup de tonnerre,
un second éclair de silence
n'en détourna pas l'intention:
le corps levé, nudité,
lui en a confié la fermeté.
Cette incursion
perche neuve à l'écolage
détache trois prunes - double altesse -
la mise en bouche paternelle
sonne intacte telle quelle,
cette nommaison résonnait victoire
contre l'adverse jeunesse orpheline
que l'ado eut pauvre et
affamée pendant la guerre.
Cet humide extrême sature
chaque feuille, chaque branche.
Pré-douche corporelle
qui s'y frotte alors qu'il ne pleut.
Trois victorieuses ici même en somme.

Vraie, la douche
tout en puissance.

La civilisation
a du bon quand,
à la mi-journée,

les colonnes des
châteaux d'eau sont
de neuve eau remplies.

27 07 24

Quant à la pluie,
un héritage du cérémonial
vespéral & artistique
de la cérémonie d'ouverture des jeux ?
Elle anime l'exubérance jardinière
de lents mouvements
d'acceptation bienveillante.
& me replie sur l'intérieur.
Par la fenêtre ouverte s'écoule
un paysage sonore paisible.

26 07 24

La surcompétition, fût-elle olympienne,
n'a jamais été mienne.
S'en détacher... Une stratégie parmi d'autres:

Fréquenter les spécialistes de Spinoza:
à l'écrit (Balthasar Thomass, Être heureux avec Spinoza);
à l'oral aussi sur France Culture.
Trois des cinq personnes qui dialoguent avec Aïda N'diaye
sont déjà hébergées sur Nulle Part: Maxime Rovere,
Pierre Zaoui, Chantal Jaquet. Les deux dernières
signent une extension exégétique:
Céline Hervet et Julie Henry.

La littérature, ce "nouveau produit du capitalisme", est l'objet principal de l'ouvrage co-écrit par Helène Ling et Inès Sol Salas sous le titre Le fétiche et la plume aux éditions rivages. Cette analyse très documentée (une cinquantaine de pages de notes) retient aussi mon attention lisante. Une manière de prendre de la distance par rapport aux flux incessants d'ouvrages attablés en librairies...

Très politique, enfin, ce De la tyrannie de l'historien spécialiste de l'Euope de l'Est Timothy Snyder [si vous lisez l'anglais sa fiche wikipedia dans cette langue est bien mieux documentée que sa version française], ensuite illustré par Nora Krug, d'origine allemande. Ce manuel de résistance à la tyrannie en vingt chapitres est un soutien incontestable pour tout qui trouve que "le monde va mal".

Quant à la pluie, elle anime
l'exubérance jardinière
de lents mouvements
d'acceptation bienveillante.

21 07 24

Le possible ne préexiste pas, il est créé par l'évènement. Gilles Deleuze, cité par Philosophie Magazine 07-08 24

Chaque fois, la rumeur devient ample,
les premiers impacts
confirment l'engouttement.
Quelle part le vent ?
Quelle part la gravité ?
dans les remuements
qui impriment aux branches un ballet
lent-goureux; visu-elle, la caresse
se fige soudain en une
résignation attentive
à ses effets délétères.

L'ici maintient maintenant
dans l'excellence de l'instant.
La nature se contente
d'acquiescer. L'humeur qu'il fait
en soi s'harmonise
assez bien au ton
adopté dans L'envol de Tosca
par Sophie Der Stegen.
L'intrigue cependant tarde à se nouer:
elle aura raison
de ma lecture vespérale.
Kafka en sa Métamorphose
habillera le lundi...

Fin de dimanche scoopée d'une bonne dépêche d'agence à 19h59: Joseph Biden passe la main. Enfin. Puisse-t-il se concentrer sur sa fin de mandat à contrecarrer, autant que son équipe le peut, les pires effets tyranniques qui s'annoncent... Que la sérénité l'envahisse d'avoir pris la meilleure décision qu'il pouvait prendre.

 12 07 24

L'aluminosité de cet estival assombri
se compense par un travail assidu sur le corps,
attentif à sa fermeté maintenue.

Le vent dans les branches
fait chahut à la vie au jardin.
L'eau la pluie stagnation terrassée:
un trop-plein à l'humeur maussade ?

Le sous-jacent sourit au parapluie publicitaire reçu & remercié. Premier transfert en reconnaissance sincère des travaux fournis mais aussi en appui contributif à l'épanouissement d'une femme.

Claude Simon: découverte commissairée en Outre-muse...
Les corps conducteurs, sommé d'Histoire -
amical cadeau
reçu en évocation
de confirmation.

Simon, les corps conducteurs, page 49 atteinte: Une trame narrative ? des péripéties se bousculent sans réels liens apparents entre elles. Serions-nous dans un hémicycle parlementaire où un interprète est à portée d'oreille pour l'oral mais dispensable pour l'écrit - poximité entre deux langues latines, français et espagnol - ... Des toilettes fréquentées comme si la moindre prise en défaut de la vigilance attentionnelle se payait cash en déroutages narratifs successifs, comme si tout cela flottait mollement entre deux eaux... L'innovante écriture se dévoile bribe par bribe.

06 07 24

Observons aussi les premières retombées des résultats encourageants de l'élection en Iran où, semblerait-il, un modéré (Masoud Pezeshkian) a remporté les élections présidentielles contre un fondamentaliste religieux qualifié par Libération d'ultra-conservateur. Serait-ce les prémices d'une libération pour les femmes iraniennes ?

04 07 24

Les inégalables

  • Alors que le continent européen s'électrise à droite toute, le Royaume-Uni, après 14 ans de droite dure et inconséquente, bête & méchante, vote pour réinstaller le Labour. Une restauration en somme. À rebrousse-poils...
  • Les Engagés (mais à quoi donc ?) & le MR: même groupe parlementaire au Parlement européen. Renew. À quand la fusion ? Tant qu'à faire. Ce serait plus clair.

02 07 24

Cette incessance pluviale
se ponctue d'impacts sonores
dont la régularité
frise la monotonie.
Se prémunir d'un
envahissement
à la tristesse contrite
comme de toute joie inopportune.

Soirée visuelle dépossédante face aux assombrissements multifactoriels en cours: « Hongrie, quand la démocratie vacille » (Arte) et « White power: au coeur de l'extrême droite » suivi de « Mascus, les hommes qui détestent les femmes »: ce dernier enregistré, non encore visionné (La Trois). Il servira à désporter les chaînes...

27 06 24

Mais l'ancolie vivace

Parmi les conseils que Jean (Racine) reçoit de Nicolas (Boileau), ceci dans le roman en lecture (↓), ceci: «Or il faut plusieurs voix pour raconter une séparation, lui dit Boileau, qu'il appelle désormais "Mon cher Nicolas", avec des personnages bien distincts, des changements de registre comme ont dû lui apprendre Homère et Quintilien. » N. Azoulai, Titus n'aimait pas Bérénice, 128

26 06 24

Relire Racine: Bérénice:

QUEL CAPRICE VOUS REND ENNEMI DE VOUS-MÊME ? (I, 3 Arsace à Antiochus ?)

Grâce soit rendue à Nathalie Azoulai
d'avoir osé affirmer
que Titus n'aimait pas Bérénice...
L'alexandrin racinien est d'une ampleur telle:
il soulève un enthousiasme si puissant
qu'il rend la lecture de l'Azoulai roman
admirative et continue. Il y affleure
une biographie en creux de Jean Racine,
jouissance sereine d'une prose aboutie,
décidément, non, il ne neigeait toujours pas.

Et, vous savez quoi, elle était reine de Palestine.
Cette dernière ne quitte pas l'actualité
balançant entre approche historique cartographiée
& une lecture diplomatique de juillet
définissant le génocide peut-être en cours.

24 06 24

Tonte cheminante
à travers l'exubérance végétale.
Longue vie au démarreur
rechargeable, mâchonnant
deux fois l'herbe arasée.

S'aplanit un passage
aux balises débordantes.
Nuancier dévalant l'inclinaison
machinalement
accomplie 45 ans plus tôt,
moyennant supplément, à l'évidence
face au mur plastique
laissé en chantier...

Bordurages extérieurs
s'y frayer un chemin sans frayeur:
juste doser la hauteur de coupe,
multiplier certains passages
en le réduisant à chaque tour
dans un sens puis dans l'autre.

Ainsi s'établit
l'intuitif progrès
à travers l'exubérance.
La prochaine étape:
un taille-haie dimensionne
l'accueil fait au corporel.
Il ne neige toujours pas.

21 06 24

Sévère, la pluie sévit:
de ses entrechocs feuillés
naît une décence humide,
tel un apparat.

Le silence s'installe:
oiseaux aux retraites
tapies dans le matelassé
d'une verdure luxuriante.

L'air sombre, indifférent.
Telle la corde raidie.
Nonobstant cela,
il ne neige toujours pas.

 

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