PLAN DE L'ESSAI
Introduction
Utopie insatisfaite
Les grandes cultures
Opacité du cogito
Signes au détour
Définir le discours de façon philosophique
Tournant linguistique des années 60
Langage poétique
Un voir-comme chez P. Ricoeur équivaudrait-il à l'en-tant-que chez A. Berque ?
Proximité ?
La linguistique pragmatique (F. Richaudeau)
L'herméneutique
La linguistique structurale
Détour par les signes
L'interprétation amplifiante chez P. Ricoeur vs l'interprète chez A. Berque
Introduction
Car se font ici, sur Nulle part, réflexions pendant une lecture très agissante d'un ouvrage de Paul Ricoeur intitulé Réflexion faite, Autobiographie intellectuelle. D'autres aussi: une caissette empruntée à la bibliothèque publique citadine la plus proche (en distance & à mon coeur).
L'abord d'une oeuvre philosophique neuve par l'autobiographie de son ouvrier est enrichissante, comme cela l'a été ressenti en lisant La nacre & le rocher de Robert Misrahi ou les Essais de Montaigne.
Réflexion faite offre le point de vue d'un soi sur son parcours intellectuel. C'est humainement enrichissant de lire pareils aboutissements. Ils sont écrits avec simplicité, sans jargon alourdissant & le coeur vibrant.
C'est en se frottant à de grands penseurs neufs à ce panthéon personnel que le corps-conscience continue d'avancer à son pas d'homme. L'esprit parvient aussi à établir des liens notionnels, des ponts, avec des ailleurs déjà abordés.
Utopie insatisfaite
Insatisfait par de très larges pans de la philosophie européenne, trop marquée par une dogmatique religieuse dualisante (dieu d'un côté les hommes de l'autre; le corps séparé de l'esprit, etc.), Descartes en tête, si chère à la France éternelle. Nulle Part a souhaité approfondir B. Spinoza , guidé par R. Misrahi et D. Colin entre autres. Tant de pages lui sont désormais consacrées sur ce site.
C'est du côté asiatique que des allées plus convaincantes ont été tracées, plus spécifiquement sur le sous-continent indien au travers du tantrisme shivaïste non dualiste du Cachemire, d'abord.
Grâce soit également rendue à A. Berque qui a offert une percée du côté japonais avec la conceptualisation logique de la mésologie. Elle a dû « se mériter » mais l'apport est riche.
Tout ça pour dire que l'éclairage philosophique sur Nulle Part en est le fil le plus constant avec la veine poétique, même s'il est alimenté par un amateur et non un professionnel de la discipline.
Les grandes cultures
Pour Paul Ricoeur, ce sont les grandes cultures qui déposent des signes dans la mémoire corporelle & dans son imaginaire (l'imaginaire du corps).
À côté de ces grandes cultures, il me semble que l'univers & la nature présente sur notre planète déposent aussi des signes dans la mémoire de notre corps & dans son imaginaire (Tantrisme).
Opacité du cogito
Il postule l'opacité du cogito. « Cela concerne la vie intentionnelle du sujet. » Cela rejoint une remarque souvent formulée sur Nulle Part de la difficile interprétation des messages que laisse le corps à l'esprit qui l'habite & tente de se comprendre. D'où de fréquents remerciements matinaux, acclamant une complicité captée au-delà du mental pur. Chez Ricoeur, l'esprit est premier, pour le tantrisme, c'est le corps. Un effet miroir en quelque sorte.
Signes au détour
Pour Paul Ricoeur, il est nécessaire de se détacher d'une conscience de soi immédiate, transparente, au profit d'un DÉTOUR par les signes déposés dans la mémoire corporelle & dans son imaginaire. Une des formes que les signes peuvent prendre sont les oeuvres déployées dans le monde de la culture.
P. Ricoeur donne de l'ampleur à son interprétation en portant son attention au surplus de sens qui est inclus dans le symbole. C'est la tâche qu'il attribue à la réflexion d'en délivrer ce surplus de sens et par la même occasion sa réflexion s'en enrichit.
Définir le discours de façon philosophique
C'est à ce philosophe qu'il revient de synthétiser diverses définitions du DISCOURS linguistique sous la forme suivante:
pour lui, le DISCOURS, c'est quand QUELQU'UN DIT QUELQUE CHOSE À QUELQU'UN SUR QUELQUE CHOSE SELON DES RÈGLES PHONÉTIQUES, LEXICALES, SYNTAXIQUES & STYLISTIQUES. 39
Au delà du moment de l'antagonisme, il y a le moment de la médiation. A. Berque emploie également le terme moment pour définir son concept de médiance (un néologisme):
« MÉDIANCE Médiance (venant de medietas moitié) a été créé en japonais par Watsuji (fudosei) pour dire cette adéquation réciproque. Les deux moitiés de l’être humain sont l’individu et son milieu. Il définit la médiance comme le moment structurel de l’existence humaine. Ce moment est dynamique comme le moment de deux forces. [en mécanique] Un équivalent, peut-être plus compréhensible, est contréité.» (Cité dans la terminologie dynamique de la mésologie où le renvoi à la référence apparaît.)
J'ignore si P. Ricoeur emploie le terme moment comme synonyme d'instant ou dans le sens qu'il prend en mécanique.
Il s'agira pour P. Ricoeur de comprendre le soi de façon « de plus en plus indirecte et de plus en plus soumise au régime des médiations longues. » 39
Émile BENVÉNISTE considérait la PHRASE comme la première unité de SENS & pas le signe lexical, ce que, ajoute P. Ricoeur, « de Saussure avait perdu de vue. » 38
Tournant linguistique des années 60
C'est d'ailleurs par ce biais que je suis personnellement monté dans le train philosophique. D'où mon enchantement face à ce philsophe-ci qui m'y ramène et me permettra, vous le verrez ci-dessous dans le tableau de synthèse, de formuler une hypothèse complémentaire.
Sa définition complétée du discours (= QUELQU'UN DIT QUELQUE CHOSE À QUELQU'UN SUR QUELQUE CHOSE SELON DES RÈGLES PHONÉTIQUES, LEXICALES, SYNTAXIQUES & STYLISTIQUES) a plusieurs effets induits: elle
- RÉINTRODUIT un sujet de discours,
- RECONNAIT un autre interlocuteur comme vis-à-vis de l'acte du discours,
- INCLUT l'interlocution,
- DISTINGUE entre SENS et RÉFÉRENCE,
- PERMET le recours à quoi que ce soit d'ordre extralinguistique (ce que méconnaissait le structuralisme) car « pour une sémiotique, toutes les relations sont internes au système de la langue. » 41
- DISTINGUE ce qui est décrit et ce au sujet de quoi quelque chose est dit (càd la sémantique),
- OUVRE le discours « sur l'autre que lui-même, à savoir sur le monde. » id
C'est à la sémantique que P. Ricoeur confie la tâche d'ouvrir le discours sur le monde. Il attribue de la sorte du sens à l'essence du discours en accord avec le dire intentionnel qui se concentre dans l'acte d'affirmer. En affirmant, se ratifie ce qui est.
Il attribue ensuite à la MÉTAPHORE VIVE la tâche d'apparaître comme « l'ossature sémantique du symbole ». 47 (Livre en attente d'efficace prêt interbibliothécaires)
Langage poétique
Il attribue au LANGAGE POÉTIQUE les tâches de
- RÉVÉLER des valeurs de réalités qui sont apparemment & selon lui « inaccessibles au langage ordinaire direct & littéral » 47, non métaphorique donc.
- CONTRIBUER à la redescription du réel. 47-8
Il attribue au LECTEUR la tâche, le rôle, d'actualiser le potentiel de la métaphore poétique. P. Ricoeur n'emploie pas « actualiser » mais il ne me semble pas trahir le sens, réflexion faite sur cette citation...
C'est l'ACTE DU LECTEUR « en tant qu'interlocuteur de l'acte de langage qui fait la métaphore en en saisissant
- la nouvelle pertinence sémantique
- & son impertinence au regard du sens littéral. » 48
Le langage poétique contribue à la redescription du réel. Le chaînon intermédiaire est dès lors l'ACTE DE LECTURE « entre la RÉFÉRENCE en tant que visée appartenant à l'énoncé métaphorique donc (appartenant) au langage, ET l'ÊTRE COMME détecté par le (langage). » 48
Ce qui est REDÉCRIT, « ce n'est pas n'importe quel réel, mais celui qui appartient au monde du lecteur. » 48
P. Ricoeur portait alors « au premier plan la notion de TEXTE, en tant que GRANDE UNITÉ DU DISCOURS »
Un VOIR-COMME chez P. Ricoeur équivaudrait-il à l'EN-TANT-QUE chez A. Berque ?
Paul Ricoeur dit admirablement bien, avec une clarté remarquable. Pour lui, l'énoncé métaphorique suscite UN VOIR-COMME.
« C'est aussi POUR LE LECTEUR qu'un être-comme inédit fait face au voir-comme suscité par l'énoncé métaphorique. » Ce voir-comme pourrait être fort proche de l'EN-TANT-QUE conceptualisé par A. Berque dans sa mésologie. Il définit cet EN_TANT_QUE de la façon suivante: Dans l'expression r = S / P, l'en-tant-que se loge dans la barre oblique. (à suivre) Voir RÉALITÉ.
La réalité, c’est le sujet en tant que prédicat. Tout sujet-Moi, individuel ou collectif, humain ou non-humain, a son monde propre. LE en tant que = la trajection.
La trajection est un néologisme qui représente un concept/une notion central.e pour la mésologie:
TRAJECTION |
JACERE jeter, trans au-delà, par-delà; se jeter au-delà de l'identité, et notamment traverser la limite entre le sujet et l'objet, le sujet et son environnement, Première utilisation dans le sauvage et l'artifice, les Japonais devant la nature 1986; en japonais, tsutai. La TRAJECTION est ce qui distingue le vivant d'une machine; la trajection consiste à se jeter au-delà de l'identité, à traverser la limite entre sujet et objet. La trajection n'est pas numérisable. La trajection distingue l'homme de la machine. L'opération trajective (plus abstrait que trajet, ce mot connote spécifiquement la réversibilité). « Le mot vient du latin trajectio: traversée, transfert. Le français du XVIe, par exemple ... Montaigne, employait encore le verbe trajecter dans le sens de transporter. » |
TRAJECTION |
Vise explicitement à combler le gouffre instauré par le dualisme entre le subjectif et l'objectif. Il s'agissait pour cette mésologie d'établir une relation causale entre ce milieu et les comportements humains. La trajection est un va-et-vient, à la fois cosmisation du corps et somatisation (soma= le corps) du monde. Aussi TRAJECTIF et TRAJECTVITÉ. |
TRAJECTION |
La trajection est « ce mouvement par lequel » (AB) il y a « subjectivation de l’environnement & environnementalisation du sujet. » (Imanishi) |
TRAJECTVITÉ |
Dimension des pratiques dont procèdent les milieux; combinaison dynamique de deux ou plusieurs référentiels: subjectif/objectif, naturel/culturel, collectif/individuel; combinaion de la métaphore à la causalité, de la projection à la consécution, de la contingence à la détermination; combinaison du chorétique au topique, pouvant comporter des déplacements matériels. |
TRAJECTIF |
Opération trajective (plus concret que trajection). |
TRAJET |
V. trajectivité |
Ces définitions sont extraites d'une terminologie mésologique dynamique propre à Nulle Part, établie sur base de sa lecture de l'oeuvre d'A. Berque. Les sources des citations y figurent.
Enfin, une nouvelle plongée (postérieure à l'écriture de cette section) dans l'ouvrage d'A. Berque, Écoumène, apporte confirmation. Il contient en effet un index des personnes* qui livre bien une seule mention de P. Ricoeur. En voici la citation intégrale telle qu'elle figure page 176:
« Note 87. Le principe du mitate [mot à mot "instituer par le regard", autrement dit voir en tant que.] doit être rapproché de celui de la métaphore comme "voir comme" ( à ce sujet, v. Paul RICOEUR, La métaphore vive, Paris, Seuil, 1975). Si toutefois l'en-tant que écouménal, par sa dimension symbolique, comprend la métaphore, il ne s'y réduit pas, puisqu'il comprend aussi les transformations matérielles (techniques et métaboliques) des écosystèmes terrestres. »
Et s'obtient ainsi, de la plume même d'A. Berque, une réponse à la question du titre de cette section ! Il est trop tard pour savoir si P. Ricoeur l'aurait validée...
* Une bien belle - & utile ! - initiative que celle-là, qui manque cruellement à Poétique de la Terre, comme il lui manque également une table des matières analytique d'ailleurs... Si jamais ce deuxième ouvrage fondateur (avec Écoumène) de la mésologie devait être réédité, merci d'y penser Madamle l'Éditrice ou Monsieur l'Éditeur...
Proximité ?
A. Berque et P. Ricoeur ont été des penseurs contemporains l'un de l'autre jusqu'en 2005, année du décès de P. Ricoeur. D'après leurs bibliographies, ils ne semblent pas s'être lus, même si cela est difficile de vérifier dans la mesure où il n'existe aucune bibliographie alphabétique dans l'oeuvre d'A. Berque. Le plus grand voisinage que je leur trouve à tous les concerne F. de Saussure: voir ci-dessus Définir le discours philosophique pour Ricoeur et Écoumène (1986) chez Berque dans lequel il consacre un paragraphe (le 29e) au fétichisme du signe et forclusion de l'être, dans lequel de Saussure apparaît bien, sans mention de Ricoeur. Personne ne peut tout lire évidemment.
La démarche de P. Ricoeur vis-à-vis du DISCOURS, A. Berque l'a menée vis-à-vis du MILIEU HUMAIN, de la chôra. Les instruments qu'ils mettent en place chacun de leur côté semblent se sourcer à un esprit du temps propre aux deux dernières décennies du XXe siècle et du début du XXIe.
La linguistique pragmatique (François RICHAUDEAU)
D'après les nombreuses recherches entreprises par le linguiste pragmatiste François RICHAUDEAU, le PARAGRAPHE pourrait bien s'immiscer entre LA PHRASE et le TEXTE, voire aussi le CHAPITRE en amont du paragraphe car P. Ricoeur est également silencieux sur le rôle des CHAPITRES dans le récit. Silencieux en tout cas dans son autobiographie intellectuelle.
En portant au premier plan la notion de TEXTE en tant que GRANDE UNITÉ DE DISCOURS 48, P. Ricoeur semble ne rien prendre en considération entre la phrase & le texte. Il existe peut-être (j'en formule l'hypothèse dans le tableau ci-dessous) une béance entre les deux: F. Richaudeau considère, et Nulle Part à sa suite au moins pour les textes scientifiques, la possibilité du PARAGRAPHE comme élément intermédiaire du discours. Dans un livre, il existe aussi des CHAPITRES dont nul mot n'est dit dans Réflexion faite. Je ne fais qu'aborder ce philosophe par cet ouvrage-là. Cet essai est amené à évoluer à n'en pas douter.
P. Ricoeur, d'ailleurs, est friand de la démarche de chapitrage quand il assemble des textes de diverses origines (cours, conférences, interventions dans des colloques, préfaces etc.) pour leur prêter livrée brochée (ou reliée) avant de partir à la rencontre de ses lecteurs.
Formalisation des apports de P. RICOEUR
Le tableau suivant résulte d'une tentative de formalisation des apports de P. Ricoeur dans le domaine du discours tel qu'il le définit lui-même à la suite de É. Benvéniste. J'y ai, à titre d'hypothèse, introduit une colonne en bleu sur le paragraphe, provenant en ligne directe de la linguistique pragmatique telle que l'a exposée longuement F. Richaudeau. Ce type de formalisation a pour nom, sur la plume de deux auteurs liégeois, la mise au carré. Ils la considèrent comme la première étape dans une démarche visant à Apprendre à penser autrement dans le cadre d'un « processus d'analyse & de créativité au service du langage & des idées (Daniel Faulx & Cédric Danse, éditions Enrick B., 2017). Je la pratique ici et ailleurs depuis fort longtemps.
UNITÉ |
MOT |
PHRASE |
PARAGRAPHE |
TEXTE |
TYPE DE
CONTENU
CONCERNÉ
- POÈME
- RÉCIT
- DISCOURS PHILOSOPHIQUE
- DISCOURS SCIENTIFIQUE
|
X
X
X
X
|
X
X
X
X
|
-
-
X
X
|
X
X
X
X
|
NIVEAU |
SÉMIOTIQUE |
MÉTAPHORIQUE |
PRAGMATIQUE |
HERMÉNEUTIQUE |
FORME |
SIGNE dans le code lexical |
Énoncé impertinent du SENS ou de la SIGNIFICATION complète minimale |
Extraction d'une IDÉE à partir des mots-clés dans la première phrase du paragraphe d'un texte scientifique |
TEXTE |
NOM DE DOMAINE |
RHÉTORIQUE |
SÉMANTIQUE |
LINGUISTIQUE PRAGMATIQUE, F. Richaudeau |
HERMÉNEUTIQUE La référence est la réalité hors langage. |
L'herméneutique
Pour P. Ricoeur, l'herméneutique s'est d'abord « conçue comme un déchiffrement des symboles, entendus eux-mêmes comme des expression à double-sens:
- le sens littéral usuel courant guidant le dévoilement
- du sens second visé par le symbole à travers le premier.
Je (= Nulle Part) vois dans cette définition l'écart possible qu'offre au corps le tantra dans l'essence des symboles utilisés.
L'histoire surimprime l'originaire du mythe, susurre P. Ricoeur.
La linguistique structurale
La linguistique structurale, à la suite de F. de Saussure, distingue LANGUE & PAROLE, ce qui fournit « le modèle pour les tentatives en tout genre visant à disjoindre l'organisation systématique des ensembles verbaux considérés & avec les intentions subjectives assignées au sujet parlant. » 33
Voilà très clairement expliqué ce qui était moins bien conçu dans l'original...
Lacan « entendait donner de Freud une lecture plus authentique »; P. Ricoeur le considère « comme un excellent clinicien [et] comme un penseur original. » 33
Lacan rend « justice à la structure langagière de l'inconscient aux dépens des explications biologisantes & économiques familières à l'orthodoxie freudienne (américaine) ». id.
DÉTOUR PAR LES SIGNES
P. Ricoeur a pris ses distances « à l'égard d'une conscience de soi immédiate, transparente à soi, directe. » 34 et a plaidé « pour la nécessité du détour par les signes & les oeuvres déployés dans le monde de la culture. » id.
Ces détours sont essentiels à la pertinence de soi. P. Ricoeur remarque que la psychanalyse de Freud s'épanouit dans « ses oeuvres terminales en une véritable philosophie de la culture. » 35
L'INTERPRÉTATION AMPLIFIANTE de P. Ricoeur vs. L'INTERPRÈTE chez A. Berque
P. Ricoeur, lui, se livre à une « interprétation amplifiante... attentive au surplus de sens, inclus dans le symbole, & que la réflexion avait pour tâche de délivrer en même temps qu'elle devait s'en enrichir. » 35
Ce phénomène d'amplification par rapport au sens d'un texte est présumé avoir eu lieu pour son auteur ou son premier auditoire. »
Un voisinage, un rapprochement s'opère à nouveau, au moins formellement, avec la mésologie puisque A. Berque, lui aussi, dans sa démarche de logicicien considère que « l’interprète, c'est le vivant. Pas uniquement l'humain: les animaux et les plantes sont aussi des êtres vivants. » (Poétique de la Terre, 181)
« Le vivant interprète le donné environnemental pour en faire son milieu adapté à son espace. » Son interprétation débouche sur « il s'adapte lui-même créativement, dans un cercle vertueux de son propre monde. » ibid. 177
Il se peut aussi bien que les rapprochements opérés n'aient vraiment lieu que sur Nulle Part et ne trouvent pas de validation ailleurs... J'ai depuis longtemps appris à | & | accepté de | ne pas surgonfler les pneus du soi qui me propulse ...
(à suivre...)