Ce titre a originellement été attribué à un terme inclus dans un abécédaire intitulé Intégrer le flux. Ils se contentaient de préciser ceci: « Leurs manifestations sécrétives & hormonales indiquent alors le passage intégré de l’énergie au sein des viscères & des organes de l’ombre: reins, vessie, glandes diverses, etc. ».
Cette expansion/mise à jour-ci vise à en préciser la portée. Les deux se lisent idéalement de concert.
Plan
- L'équinoxe des souffles
- La voie médiane
- Une virilité in/out
- Une intuition matinale
- Un lien avec la physiologie masculine
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L'équinoxe des souffles se situe dans les deux intervalles entre
- le soufflé
- & l'insufflé.
Ces deux intervalles sont un vide qui constitue dans la vie de tous les jours un vide médian disponible en soi parmi les quatre temps de la respiration.
Cette disponibilité offerte après chaque soufflé & chaque insufflé peuvent constituer des instants de pause mis à profit pour y insérer une prise de conscience propice au soi à cet instant-là. Quelle que soit la nature de cette prise de conscience.
Dans une respiration consciente d'elle-même, il semblerait adéquat de distinguer quatre temps dans une respiration méditative en
- commençant par le soufflé: il expulse l'air présent dans le corps avant que l'attention du corps ne se porte sur une prise de conscience prête à éclore; comme une bulle prête à éclater en surface lors de la portée à ébullition d'une eau de cuisson;
- observant ensuite un temps de repos bas; ce temps conforte une pause médiatrice entre le premier & le troisième temps de la respiration; ce temps de pause est instant de paix intérieure pendant lequel une forme de transfert conscient peut mais ne doit pas éclore pour ensuite imprégner la conscience de soi;
- l'insufflé prend alors toute sa place & alimente la conscience de soi en soi; elle formalise & réorgansie le temps de l'imprégnation;
- second temps de repos haut retenant l'air dans le corps sans effort ni exagération.
La voie médiane
La suggestion qui affleure ainsi à la conscience peut alors s'épanouir dans le corps selon son rythme propre.
Deux conditions sont nécessaires pour que le souffle parcoure ce que L. Silburn nomme la voie médiane:
- prendre conscience de la possibilité d'insérer ces deux temps de repos,
- suspendre la respiration « en maintenant les deux souffles à leur point d'origine, càd le vide où ce deux souffles se reposent. » La kundalinî, 57-58
En reposant les deux souffles, en les mettant sur pause, l'accès du souffle de vie à la voie médiane se voit facilité & peut éventuellement devenir visualisable/palpable, nous confie Mme Silburn. Oh, pas chaque fois, pas toutes les semaines. Avoir appris à s'éprendre d'un parfois peut aussi constituer une force.Vacuité majeure, plénitude de l'union, corps-énergie universelle.
D'après Tantraloka 236, cité par Lilian Silburn dans La kundalinî, p. 112: « En faveur d'un disciple qui souhaite ardemment l'expérience immédiate, un guru très efficient en yoga peut célébrer l'émulation de la percée qui lui confère aussitôt le fruit auquel il aspire. »
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Une virilité in/out
C'est en démaillotant les raideurs de convenances ancrées, en relisant une des oeuvres majeures de L. Silburn, La kundalinî, que ceci s'effleure:
Abhinavagupta (auteur d'un tantra, écrit avant notre ère, traduit par elle) décèle une effervescence se répandant "en un nectar d'éternelle félicité". « En effet, tout ce qui entre par un organe intérieur ou extérieur réside sous une forme
- de conscience
- ou de souffle dans le domaine de la voie médiane;
celui-ci, [le souffle dans la voie médiane, relève] essentiellement du souffle universel[. Il] anime toutes les parties du corps. C'est là ce qu'on appelle [en sanskrit] ojas, vitalité, qui vivifie le corps entier. » Mme Silburn commente: « Ojas est la virilité qui ne se répand pas hors du corps... Virya, l'efficience, est ojas manifesté à travers les multiples aspects de la puissance,
- que ce soit celle de la grande formule, le mantra JE,
- ou celle de la virilité proprement dite. » 187-188
La vitalité du corps s'épand dans toutes ses parties, dans tous ses organes, mais ne se répand hors de lui, ne se manifeste pas nécessairement sous forme d'efficience virile chez le ... mâle. Cette distinction entre deux formes de souffle nous reliant à l'énergie universelle convient. Cette distinction vitalité/efficience est d'un ordre voisin de celle qui existe entre qualitatif & quantitatif. Dans la vie de tous les jours, c'est en manifestant cette vitalité corporelle dans tous les organes que la longue route de l'âge se dessine, effervescente. Elle vivifie le corps entier, le rendant apte à cheminer tranquillement sur sa route propre.
Une intuition matinale [22 3 21]: & si la dernière colonne du Tableau 1 constituait l'équivalent physiologique de la tradition shivaïste ? C'est juste une hypothèse bien sûr; elle parait pourtant bien porteuse... La technique énergétique pourrait en effet, pour un homme, consister à convertir l'excitation sexuelle de la verge en excitation énergétique sans produire de sperme pour assurer une bonne circulation énergétique intra-corporelle.
Tableau 1
Terme sanskrit | Tradition shivaïste | Physiologie |
ojas | virilité non répandue hors du corps, càd (=hypothèse) une vitalité propre à l'homme grâce à la présence de la glande de Cowper. (voir Tableau 2 plus bas). |
cowperine = lubrifiant incolore émis par la glande de Cowper dans le canal déférent; propulsée par la "vitalité" énergétique corporelle, la cowperine se satisfait de huiler le gland sous l'enveloppe protectrice du prépuce. |
virya | efficience = vitalité manifestée hors du corps | sperme = éjaculat |
Un lien avec la physiologie masculine
(mise à jour 26 6 21) Sur les deux glandes de Cowper, le texte le plus complet que j'ai trouvé figure sur wikipedia en langue anglaise; ses illustrations sont également davantage précises. Merci de vous y référer pour localiser les deux glandes.
Les implications énergétiques de ce rapprochement semblent être infiniment porteuses. En effet, j'ai formulé l'hypothèse dans le premier tableau que l'émission sollicitée de cowperine à des fins non sexuelles pourrait être encouragée pour vitaliser la circulation énergétique intra-corporelle, à travers ce que la tradition extrême-orientale dénomme en sanskrit par chakras, terme de j'ai choisi de rendre en français par porte-tambour pour mieux visualiser, grâce à la rotation de ces portes, l'activité de chacun des chakras. L. Silburn le traduit par "roue". La constance de leur rotation garantirait une circulation équilibrée de l'énergie intra-corporelle dans un grand nombre d'organes différents.
C'est en ce flux discret que pulsent de petites giclées à l'intérieur de l'urêtre via les deux canaux déférents qui y débouchent. Cette disposition corporelle à éveiller ce flux discret est un acquis précieux. Il semblerait (le conditionnel = hypothèse) qu'une mobilisation de la musculature autour des deux premiers chakras ainsi que dans le bas-ventre soit propice à cet éveil ainsi qu'à son maintien.
En lisant les textes de vulgarisation médicale proposés sur wikipedia (en français aussi), j'ai tenté de ramasser en un tableau les connaissances scientifiques sur la glande de Cowper. Un article paru sur Urofrance a également été lu. Un troisième tableau sera pourvu d'informations après recherches & lectures sur la glande Bartholin chez la femme.
(mise à jour 15 7 21, from carnet 191 35b) L'ojas, la cowperine, accomplit la source. Ce rapprochement intuitif entre deux univers aussi attentivement lus l'un que l'autre, écrites par des plumes à l'autorité sûre & vérifiable, permet d'asseoir une propension à affermir en certitude raisonnable une hypothèse de nature essentiellement intuitive.
Chaque piste, l'essence- conscience d'être, l'intuition comme geste premier soutenu par les nombreux apports réaffirmés pour le côté rationnel, désormais adossés à de plus solide échafaudages, patiemment tenus éloignés de tant d'échafauds imaginables qui tremblent dans la brume aux contours de mieux en mieux dissipés par une application qui demande l'exercice en soi d'une vigilance lucide & sereine.
Tableau 2 Chez l'homme (mise à jour 26 6 21)
Glandes | Cowper |
Concerne | L'homme |
Nature de l'émission | Pré-éjaculatoire |
Taille de chaque glande | longueur: 10.2 mm / épaisseur: 4.5 mm / largeur: 6.4 mm |
Nombre de glandes dans le corps masculin | Deux |
Raison de l'émission/ fonction |
|
Nom du liquide émis | cowperine |
Composition de chaque glande | plusieurs lobules (petits lobes) reliés entre eux par un revêtement fibreux |
Parties de chaque lobule |
des acinis (Saccules ou alvéoles minuscules que tapissent des cellules sécrétantes, Chaque lobule possède son canal qui, joint aux autres canaux lobulaires, forme un col d'excrétion unique (voir excretory duct) |
évolution de la taille des deux glandes | diminuent avec l'âge. Question sans réponse: son activation énergétique, non sexuelle, régulière est-elle propice à en retarder la réduction de taille ? |
Composition du fluide émis | Un lubrifiant composé de mucoïde qui est une glycoprotéine caractérisée par un taux élevé d'osamines et par la covalence de la liaison mucopolysaccharide-protéine. (Osamine) |
quantité produite | jusqu'à 4 ou 5 ml |
Origine | excitation sexuelle, voire même (= hypothèse) excitation énergétique non sexuelle propice à la propagation à travers tout le corps d'une sensation accomplie de bien-être. |
Chez la femme, les glandes de Bartholin jouent un rôle équivalent.
En prenant conscience du nombre de termes que j'ai dû vérifier au Grand dictionnaire terminologique (Merci le Québec !), se perçoit mieux pourquoi les médecins qui ne vulgarisent pas leurs savoirs sont une plaie pour leurs patient·e·s.
Complémentairement, la maitrise du muscle du plancher pelvien contribue à renforcer celui-ci et, plus généralement, la zone pelvienne dans son ensemble.
Deux illustrations trouvées sur la toile figurent dans le troisième tableau
Tableau 3 Muscle du plancher pelvien
Ce muscle relie l'os pelvien au bas de la colonne vertébrale. |
Ce muscle du plancher pelvien est illustré en bleu sur ce dessin: |
La conscience de l'existence de ce muscle, contractile comme tous ses congénères, contribue faire mieux circuler l'énergie; ses fibres aguerries au moyen d'une rythmique instinctive confirme le caractère disponible d'une énergie librement mobilisable. Un viatique s'y puise sans s'épuiser: un muscle ne s'use que s'il n'est pas sollicité !
Cette aventure au long cours que constitue le parcours d'une vie s'appréhende en bref dans ce parcours récent: Intégrer le flux, Les organes de l'ombre, Dégager les axes, Une respiration méditative à l'équinoxe des souffles, Rhizomes, Vacuités, Françoise Bonardel; mais aussi Lilian Silburn & Catherine Despeux comme ouvreuses, sur l'Inde & le tantrisme pour la première & sur la Chine du taoïsme zen pour la seconde.
L'activation régulière de ces organes de l'ombre semble favorable à la circulation énergétique corporelle.