Augustin Berque
Note avril 2020. Un texte de sa main découvert par une autre voie que le site d'A. Berque a le mérite insigne d'exposer clairement et en (relativement) peu de pages le corpus qu'il a établi en cheminant dans sa vie propre. Voici le lien vers ce texte intitulé: Y-a-t-il une technique naturelle ?
Chaque humain est un carrefour. Ce Français est le plus orientaliste des géographes-philosophes. Ce concours d'au moins trois disciplines (la linguistique est certainement à ajouter, parmi d'autres) en une même personne est marquant. Un carrefour est un croisement de chemins qui se rencontrent. Dans l'oeuvre d'A. Berque se croisent des disciplines qui se fondent sans se confondre et se fécondent mutuellement. Des pistes se dessinent sous nos yeux, de plus en plus clairement à mesure que le temps s'écoule.
De nombreuses vidéos sont présentes sur le web; j'ai retenu celle d'avril 2018: il est intervenu à Bergerac dans le cadre de l'Association Tapages sur le thème général de L'anthropocène: qu'avons-nous fait ? Qu'allons-nous faire ? Il y expose très clairement, sur le ton de la conversation, sans notes, les noeuds stratégiques du paradigme dont il est porteur, la mésologie. Voici le lien. SOn exposé commence à la 16e minute: captation du mardi 3 avril 2018.
A. Berque élargit l'ouverture, se fraie et nous fraie un passage possible entre l'Est et l'Ouest. En partant de l'Occident, il a entrepris d'explorer l'Orient: le Japon principalement, mais la Chine (le chinois) et le sanscrit font partie de son bagage, comme l'Inde plus incidemment.
Deux de ses deux derniers ouvrages, La mésologie et Poétique de la terre, sont plus particulièrement lisibles. Plus sa pensée se déploie, plus le système mis en place offre une clé de décodage potentiellement fascinante de notre monde.
Le site fondateur de sa pensée vaut plus que déplacement: résidence ! Un grand nombre de textes y sont disponibles en pdf.
Formes empreintes, formes matrices, Asie orientale vient de paraître chez Franciscopolis. Car l'auteur est productif et semble avoir une plume au meilleur de sa forme ! Une lecture ici.
Il constitue un pont entre l'Occident et l'Orient à lui tout seul. L'abord de son oeuvre m'a longtemps désarçonné (14 ans pour être précis !). Comme il le dit de lui-même à propos de l'oeuvre d'un philosophe japonais, j'étais « trop vert intellectuellement pour en saisir le propos et à fortiori la portée. » (PT, 141). Chaque chemin est particulier et plus il se lit, notamment dans ses écrits récents, plus il me semble devenir lisible. L'humilité reste de mise pour aborder le moindre paragraphe. Chacun se pétrit minutieusement et à force il en devient même presque compréhensible. La phase d'imprégnation est cependant loin d'être terminée dans mon cas. Le système « mésologie » se met en place pas à pas.
Ne pas s'en éloigner trop longtemps, cela dit, car l'effort pour replonger dans le fleuve mésologique est alors plus immense qu'il n'y paraît. Lire A. Berque, c'est aussi apprendre la fidélité nécessaire à la construction d'une pensée qui se déroule sous vos yeux. (27 05 15)
« mais on peut déjà
dire ces choses de
manière moins savante. »
A. Berque, Poétique de la Terre 160
Quand j'ai lu ces dix-sept pieds (5-6-6) le 6 12 15, j'ai instinctivement su qu'ils feraient un bon conseil à suivre par l'auteur lui-même...
Une intuition me porte en effet depuis longtemps vers cette moins savante manière de dire les choses pour approfondir, en amateur éclairé par les plumes et les systèmes philosophiques qui me parlent le plus. Incontestablement, le spinozisme est de ceux-là.
La mésologie, à laquelle j'ai consacré avec beaucoup d'acharnement un temps (trop?) considérable s'éclaire enfin davantage à mes yeux. Puissent les essais que j'ai écrits vous faire prendre quelques raccourcis.
Les carnets du Centre Japon comportent un grand nombre de mentions de parutions d'ouvrages, d'articles, de colloques auxquels il a participé.